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Le portrait du mois : Alissia, maman et maîtresse d'école


J'ai le plaisir de vous présenter ma nouvelle rubrique : le portrait du mois! Pour ce tout premier portrait, c'est Alissia qui s'est prêtée au jeu ! Riche et intéressant, vous ne pourrez que vous délecter de ses réponses drôles et touchantes....

Bonjour Alissia, peux-tu nous parler de ta famille en quelques mots ?

Bonjour je suis maman de deux enfants : L. est arrivée dans nos vies il y’a 5 ans . Je rêvais d’une petite fille et j’avais son prénom en tête depuis plusieurs années. À sa naissance, toutes mes idéologies se sont effondrées ... être maman finalement c’est dur ... je pleure, j’ai mal aux seins, je suis très gênée de perdre tout ce sang et je suis si fatiguée ... je crois que ce qui m’effraie le plus dans ce nouveau rôle à l’époque de la naissance de ma fille, c’est cette notion de responsabilité... Moi,27 ans venant tout juste d’avoir mon master, j’étais responsable d’un petit-être pour au moins les 18 prochaines années ... Je la regarde et je l’aime tellement... je suis stressée de mal faire et l’allaitement se passe très mal. Pourtant je veux allaiter. Elle ressent mon stress et s’énerve à chaque mise au sein. Je me suis accrochée parce-que pour moi, l’allaitement à ce moment précis est ce qu’il y’a de meilleur pour elle et pourtant je ne m’étais jamais posée la question de l’allaiter ou non, je crois que c’est venu naturellement. Je me bats, on se bat toutes les deux . De ce combat ressort une véritable complicité et un allaitement de 2 ans et demi. Entre temps, j’apprends à devenir maman, elle me donne toutes les clés, toutes les réponses. Grâce à elle, je passe mon concours de professeure des écoles que je n’obtiens pas dans mon île (10% de chance de l’obtenir là bas): l’île de la Reunion où j’ai grandi, où ma famille se trouve . Une grande décision se pose : partir sur Paris pour passer le concours qui m’ouvrirait le métier de mes rêves ou rester ici et renoncer puis travailler dans un autre secteur . Mon mari F. m’a toujours soutenu dans mes choix et projets . Nous décidons alors de nous rendre à Paris . F. quitte alors son boulot de manager et nous partons avec L., âgée à cette époque de 2 ans et demi. J’ai mon concours sur Paris, F. retrouve vite du travail et je commence mes premières années en tant que maîtresse . Le contraste de vie Reunion /Paris ne nous dérange pas . Au contraire, nous le prenons comme une expérience . J’aime ce métier, j’aime chacun de mes élèves dans leurs différences. Je suis fière de voir les évolutions au fil de l’année. J’aime m’investir dans ce métier que j’adore et qui me comble. Avant L. j’ai toujours voulu 4 enfants dont le dernier serait adopté . Un objectif de vie fixé depuis l’enfance . Mes amis les plus proches ont toujours été au courant de ce projet de vie. Mon mari toujours en accord avec mes choix, je prends conscience en écrivant de la chance que j’ai de l’avoir à mes côtés. Je n’en ai pas toujours eu conscience ces dernières années et je m’en rends compte. Nous avons nos hauts et aussi beaucoup de bas (tous les couples ensemble depuis plus de 10 ans me comprennent je suis certaine) mais je pense que nous avons les mêmes principes et valeurs sur l’éducation de nos enfants, que nous sommes avant tout meilleurs amis et partenaires et que nos choix s’accordent « presque » toujours dieu merci. Notre deuxième enfant, A, un petit garçon est donc arrivé 5 ans après notre fille . Je repars accoucher à la Reunion près de nos familles . Aujourd’hui L a 5 ans et A 4 mois. Nous sommes de retour sur Paris .


Comment as-tu mis en place ton organisation familiale? (Évidence ? Conseils de proches? De professionnels? Par curiosité ?...)


Mon organisation familiale repose avant tout sur le « le vivre sainement » sur le « manger sain ». Depuis la diversification alimentaire de ma fille L. il y’a 5 ans, nous avons pris conscience qu’une alimentation saine est fondamentale . Je suis partisane de l’allaitement long depuis les avantages que j’en ai tirés avec ma fille. C’est probablement ce qui m’a amené sur le chemin de l’alimentation saine au quotidien pour elle par la suite . Elle mange des légumes à chaque repas depuis ses 6 mois, nous faisons un jus frais contenant fruits et légumes chaque jour de la semaine . J’ai créé ma page facebook (que vous pouvez retrouver ici...) et insta (...et ici) en y mettant mes idées de recettes . Je suis le genre de maman « poule » qui se sent terriblement soulagée lorsque sa progéniture a tout ce qu’il faut dans l’assiette pour bien grandir et être en bonne santé . Je suis le genre de maman qui « cododote » avec ses enfants et qui a acheté un lit plus grand pour que tout le monde puisse avoir sa place . Je suis le genre de maman qui pense que plus un enfant est rassuré, câliné, porté, plus il sera un adulte équilibré et prêt à affronter la vie avec toutes les ressources nécessaires. Je suis le genre de maman qui prône le « fait maison » du liniment aux savons, à la nourriture. Je suis le genre de maman qui pense que le lait maternel est une véritable pépite d’or. Je l’utilise pour soigner les petits bobos, nettoyer le nez, le mettre dans le bain, sur la peau, le donner au verre encore à ma fille de 5 ans, le mettre dans ses porridges le matin et en faire des savons. Nous sommes le genre de parents qui aiment cuisiner avec notre fille . J’ai de la chance d’avoir un homme qui cuisine merveilleusement bien . Nous passons beaucoup de moments en famille dans notre cuisine. Je pense que toutes les mamans, papas font de bons choix concernant leurs enfants . L’important est de se sentir bien avec son organisation familiale et de s’y épanouir aussi sans se sentir « contraints de ». Je fais ce qui me semble le mieux pour eux . Je suis maîtresse d’école et j’attache énormément d’importance à l’instruction . J’aime instruire mes élèves et éduquer mes enfants. Mais chez nous, il y’a aussi tous les jours des activités d’éveil pour le petit (par exemple, je suis fan de la motricité libre pour les bébés et bambins) et des activités ludiques pour la grande (peinture, jeux de société et d’apprentissages en rapport avec son niveau de classe qui est aussi par chance le niveau de classe de mes élèves : la grande section). Nous apprécions nous retrouver en famille le mercredi ou le week-end pour des activités extérieures et visites culturelles. J’adore emmener ma fille au théâtre . Je suis épanouie de vivre avec eux ces activités et je suis heureuse de voir mes enfants ou mes élèves évoluer dans ce qu’on leur propose. Nous retournerons sûrement dans notre île l’année prochaine donc l’objectif de cette année : voyager à chaque vacances scolaires. F. participe beaucoup dans l’organisation de la famille. Nous partageons toutes les tâches excepté les nuits difficiles du fait que j’allaite mon petit garçon, il fait ses nuits et moi non. Je pense que tout le monde ne comprend pas nos choix surtout sur le cododo et l’allaitement long . Le fait de faire mes savons, mon liniment, utiliser mon lait pour les soins de mes petits peut me faire passer pour une folle (rires) Mais je ne fais pas ça pour plaire aux autres . C’est juste ce qui nous convient à nous . Alors oui, j’allaite en public sans me cacher (pourquoi devrions-nous cacher un acte si naturel?), je fais tout pour sensibiliser mes élèves sur l’importance de « bien manger ». Quelle fierté quand une maman un jour m’a remerciée en me disant que sa fille voulait « beaucoup » de légumes dans son couscous ... Bref... Avant j’accordais beaucoup d’importance sur ce que les gens pensaient. Ma fille m’a totalement changée . Peu importe les avis, je suis en accord avec mon mode de vie, c’est le plus important.


Quels sont les plus de ton organisation familiale ?


Les + dans mon organisation familiale sont que nous sommes deux et que nous sommes dans le même « objectif » de vie . Nous suivons notre lignée et nous commençons déjà aujourd’hui à regarder les pays possibles pour adopter un enfant et agrandir notre famille . Nous voulons également un dernier enfant de nous. En revanche, nous ne souhaitons pas d’enfants rapprochés, nous voulons profiter de chacun et récupérer aussi un peu notre sommeil. Je me suis fixée très jeune des âges pour avoir mes enfants. Nous souhaiterions donc avoir le troisième dans 3 ou 4 ans. J’ai cette chance incroyable d’avoir également des grossesses de rêve, des accouchements rapides dont le dernier sans péri sur le brancard entre la voiture et la maternité. Je retrouve mon corps sans trop d’effort car je ne prends pas beaucoup de ventre pendant mes grossesses. Alors, ce n’est pas difficile pour moi de ce point de vue là. Les enfants sont ma vie . Je m’épanouie pleinement dans ma vie de maman et dans ma vie de maîtresse. Je n’oublie pas non plus d’être femme . Nous avons nos amis devenus aussi parents et il nous arrive de nous accorder du temps sans enfant.

Quels sont les moins?


Pour les moins je dirai : LES NUITS. Le manque de sommeil est quelque chose de très difficile à gérer . Pour ma première je le vivais très mal. Pour celui-là, je suis beaucoup plus zen. Le fait qu’il dorme avec moi est moins pénible . Lâcher prise sur les nuits à été bénéfique sur ma maternité. Je profite de tous ces premiers mois qui font partie de la première année car je sais à quel point ils passent vite . J’ai l’habitude de faire tout d’une main (avec le pied ça marche aussi (rires)) à la maison puisque de l’autre, je porte mon fils. Je ne trouve pas d’autres points négatifs et je rigole en répondant à cette question car je pense à toutes ces facultés que j’ai développées en portant mon fils qui lui ne voit aucun problème à ça et adore participer aux tâches quotidiennes greffé à moi. J’ai 33 ans (fière de dire mon âge) je me sens épanouie grâce à eux (mes enfants, mon mari et mes 24 élèves) . Je ne changerai ma vie et ma façon de faire pour rien au monde . Alors ce qui peut paraître négatif pour certains ne l’est pas pour moi et inversement.

Quels seraient tes conseils pour les parents voulant faire la même chose ?


Le conseil que j’ai à donner aux autres mamans, parents est : de vous écouter . Vous seuls savez ce dont vos enfants, votre famille a besoin. Si vraiment vous désirez allaiter longtemps, vous y arriverez et si vous ne le pouvez pas, ne vous mettez pas la pression. Un enfant sera épanoui et heureux si ses parents le sont aussi. Finalement vous me demandez si après deux enfants en cododo, pendus à mes seins en allaitement long et un terrible manque de sommeil j’ai toujours envie de suivre mes projets, d’en refaire un troisième et d’en adopter un quatrième ? Mille fois OUI. Plus tard, je vois mes quatre enfants, devenus grands, ensemble autour d’une table et je sais déjà que je me dirai à ce moment là « voilà ta plus belle réussite, notre plus belle réussite, elle est là »

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